Nomination de Mme Sabrina Soussan au poste de Directeur Général de Suez

Rédigé le 02/12/2021


Avec Sabrina Soussan, un profil technique et international à la barre du "nouveau Suez"

Cette ingénieure de formation va devoir prouver que Suez peut se relever après son dépeçage par Veolia.

 



 

Sabrina Soussan, qui a notamment exercé des fonctions chez Siemens, a été choisie pour diriger le nouveau Suez.

Le "nouveau Suez" a enfin trouvé son nouveau patron. Ou plutôt sa nouvelle patronne. Après des mois de discussions mouvementées, le consortium acquéreur d'une partie de l'ex-Lyonnaise des Eaux a fini par se mettre d'accord et a annoncé mardi 30 novembre la nomination de Sabrina Soussan comme directrice générale de la nouvelle entité - qui regroupera les activités eau et déchets en France et quelques actifs étrangers de "l'ancien Suez" - début 2022. D'ici là, les autorités européennes de la concurrence auront, sauf coup de théâtre improbable, validé l'absorption de l'autre partie de Suez (60%) par Veolia, le numéro un mondial du secteur, aboutissement du feuilleton qui a agité pendant huit mois le Tout-Paris des affaires.  

Depuis l'annonce du départ de Bertrand Camus, l'homme de la résistance contre Veolia, au printemps dernier, plusieurs dizaines de candidats ont été auditionnés, et les nouveaux actionnaires, les fonds français Meridiam et américain Global Infrastructure Partners (GIP), la Caisse des dépôts et consignations, ainsi que CNP Assurances, ont eu bien du mal à s'entendre sur le nom de son successeur. La fin de la bataille interne entre Maximilien Pellegrini, DGA France, et Ana Giros, DGA International, a été sifflée par Meridiam et GIP, favorables à un profil externe à la société, au grand dam de la Caisse des dépôts. D'autres noms ont circulé pendant l'été, comme celui de Laurent Guillot, candidat malheureux à la direction d'Engie et ex-directeur financier de Saint-Gobain, ou celui de Sylvie Jéhanno, PDG de Dalkia, sans qu'un profil fasse l'unanimité chez ces actionnaires aux profils très différents.  

Passée par Renault et Siemens

Si le CV de Sabrina Soussan a fini par mettre tout le monde d'accord, ce choix en a surpris plus d'un. Cette ingénieure de formation de 52 ans, diplômée de l'école nationale supérieure de mécanique et d'aérotechnique, qui a fait ses armes dans l'ingénierie chez Renault, et passé une grande partie de sa carrière chez Siemens, avant de prendre la tête de l'entreprise suisse Dormakaba spécialisée dans les équipements de sécurité, est une quasi inconnue des milieux économiques parisiens. Mais son profil technique et international a fait la différence. "Par ses expériences variées dans différents domaines industriels, Sabrina Soussan a acquis la stature d'une dirigeante de grande entreprise à culture internationale. En s'appuyant sur des équipes de management de haut niveau, elle a transformé avec succès les activités dont elle avait la charge", explique le consortium dans un communiqué.  

La partie est loin d'être gagnée d'avance pour la nouvelle patronne, qui sera épaulée dans sa tâche par Maximilien Pellegrini et Ana Giros, nommés directeurs généraux délégués. Sabrina Soussan va en effet devoir prouver que le numéro deux français de l'eau et des déchets n'est pas mort malgré son dépeçage par Veolia. La nouvelle entité ne représente plus que 7 milliards d'euros de chiffre d'affaires contre 17,2 milliards en 2020, dont une grande partie en France, alors que la croissance de Suez se faisait avant tout à l'international. La nouvelle dirigeante va également devoir rassurer les collectivités locales, inquiètes de l'impact des conséquences de ce jeu de chamboule tout sur le marché de l'eau et des déchets... Tout en conduisant une "politique de transition écologique de premier plan", comme l'explique le consortium. Une feuille de route plus qu'exigeante.  


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