Comité d’entreprise Européen du 09 septembre 2021

Rédigé le 10/09/2021


Comité d’entreprise Européen du 09 septembre 2021


AVIS du CEE concernant le projet de création du nouveau SUEZ suite à la promesse d’achat
du consortium du 29 juin 2021:


Ce jour, à l’issu des échanges avec le consortium, le Comité d’Entreprise Européen a rendu un avis positif à l’unanimité en rappelant toute la responsabilité du consortium vis-à-vis des 35.000 salariés du nouveau SUEZ dans la gouvernance, la stratégie, et la capacité du nouveau SUEZ à se relancer après le « closing »de l’opération. La visibilité sur l’avenir professionnel des salariés doit être apportée le plus rapidement possible. De manière à porter à connaissance les informations échangées, la CFTC vous propose une synthèse thématique en mode verbatim des échanges de ce jour avec : Antoine Kerrenneur (Principal at GIP) & Julien Touati (excom member & director at MERIDIAM)

La gouvernance et la direction générale :

« Nous espérions faire l’annonce de la nouvelle direction générale en complément du binôme de direction Anna Giros et Maximilien Pellegrini fin juillet, l’idéal aurait été d’annoncer le nom du ou de la nouvelle direction générale du groupe en complément, nous en sommes conscients, mais nous vous demandons de patienter car cette décision en très importante pour les dix années à venir. Nous espérons faire les annonces d’ici quelques semaines et nous considérons qu’il ne faut pas se tromper et prendre le temps nécessaire pour bien le faire, nous voulons que cette décision apporte une certaine fraicheur et une nouvelle dynamique »

« La gouvernance sera orientée vers le long terme, mais nous resterons impliqués à chaque fois qu’il le faudra car nos équipes suivront le développement, nous avons prévu dans notre gouvernance d’aller mobiliser les expertises idoines chez GIP et Meridiam lorsque ce sera nécessaire. »

« En tant qu’actionnaires nous serons là pour décider des grandes orientations stratégiques, et l’équipe de gouvernance déclinera leur mise en oeuvre. »


« La stratégie sera orientée sur les investissements, il faudra choisir les batailles et ne pas se disperser »


« L’aspect équipes et talents est fondamentale, nous voulons éviter une fuite des talents chez VEOLIA. Sur le plus long terme, nous voulons que ce projet comporte une stratégie claire et stimulante qui donnera une volonté très forte au niveau RH et une envie aux salariés talentueux de faire partie de l’aventure »

« Nous entendons avoir une approche très rigoureuse du pilotage avec un très bon accès à l’information avec des KPI très précis. Ce pilotage sera fait avec une très bonne remontée de l’information et des outils informatiques à la pointe de ce qui se fait aujourd’hui. »


« Nous envisageons des acquisitions pour accompagner le développement et le consortium viendra compléter la palette technologique dont aura besoin SUEZ dès qu’il le faudra. Lorsque des CAPEX seront nécessaires, la flexibilité financière permettra de le faire. »


« On bascule dans une approche économique et pas financière pour le nouveau SUEZ, se battre uniquement sur les prix est une bataille perdante, l’utilisation des CAPEX sur le temps long sera un atout important. »

« Le plan SPOT fait partie de notre objectif, nous réaménagerons ce plan pour l’adapter. Ce plan est une logique qui devra faire partie de l’ADN du nouveau SUEZ. Le renouvellement des concessions de 2027 et 2030 est en ligne de mire, il est stratégique de renouveler ces contrats et les décisions devront être prise rapidement pour se préparer. Lorsque nous irons sur des marchés identifiés comme relais de croissance, nous irons toujours pour gagner en frappant très fort. »


« Les métiers WASTE et WATER sont présentés de manière séparée mais notre volonté est d’en maximiser les synergies. »


« Le segment des déchets va connaitre de grandes transformations dans la décennie à venir, le nouveau SUEZ devra intégrer très tôt et anticiper beaucoup pour tirer parti de ces évolutions. Les aspects technologiques seront extrêmement importants pour le nouveau SUEZ. »

« Pour la partie Internationale, les pertes sont plus importantes car VEOLIA a capté l’essentiel des activités. Nous
sommes en attente, il revient à la nouvelle direction générale de venir nous voir avec des projets, avec des
stratégies, nous serons en support des projets que nous jugerons important pour le nouveau SUEZ. Nous avons le
capital et la capacité de financement pour accompagner ce qui sera stratégique et générateur de croissance. »
Les engagements du consortium :


« Pour l’emploi et le maintien des statuts, nous nous sommes engagés au maintien de l’emploi et des statuts
collectifs pour les cinq années à venir, c’est plus que VEOLIA. Les implémentations de ces engagements sont
travaillées en ce moment par nos avocats. Nous espérons être des actionnaires exemplaires en termes de pratiques
environnementales et sociale. »


Différences entre Shaping 2030 et le nouveau SUEZ :
« Shaping 2030 était fait pour une société cotée qui devait rendre des comptes tous les trimestres. Le nouveau SUEZ
sera sorti de la cotation et disposera d’une dimension d’investissement bien supérieure. TI sera engagé dans une
dimension stratégique plus forte, à la frontière des meilleures pratiques de ce qui se fait à l’International, nous allons
redynamiser l’investissement, et l’ouverture vers les nouveaux métiers, le sujet des SEMOP sera regardé de près. En
résumé, continuité industrielle avec des moyens supplémentaires, ce sera la rupture dans la continuité. »

Treatment Infrastructure :
GIP et MERIDIAM expliquent s’être battus pour garder TI considéré comme moteur de la croissance du nouveau SUEZ
pour l’International.


« Nous nous sommes battus pour TI, l’innovation, la R&d et le digital car ce sont des outils fantastiques pour renouer
avec la grande histoire de SUEZ, pour rayonner et s’étendre. Le périmètre actuel doit être vu comme un point de
départ que nous saurons étendre. »
« Nous gardons 35 000 salariés, c’est absolument énorme et nous sommes conscients de nos responsabilités pour
cette entreprise de référence et de taille mondiale »
"Nous avons été alertés très vite sur le sujet des détourages de licences, de propriété intellectuelle, nous nous
sommes mobilisés pour protéger et conserver les licences fondamentales aux activités. Nous pensons que la position
d’atterrissage signée en JUIN21 est une très bonne position pour SUEZ. Sur quelques licences EAU de la partie WTS
en lien avec les activités municipales, nous avons encore besoin de discuter et d’arbitrer sur les discussions en cours,
des propositions d’achat pourront être faite. »
« Sur les références, la réduction du portefeuille implique mécaniquement la perte de référence, mais nous n’avons
pas eu de relais d’inquiétude majeur sur les références et nous espérons pouvoir reconstruire rapidement le
portefeuille. D’un point de vue global, il n’y a donc pas d’inquiétudes majeures. »
« L’enjeu pour le nouveau SUEZ était de conserver l’entité juridique SUEZ INT qui porte la majeure partie des
références, cela a été identifié dès le début et obtenu par le consortium. »
« Pour la construction, il y a une vraie réflexion à avoir pour l’ambition que nous porterons dans ce domaine. Nous
souhaitons avoir un plan pour cela et pour renforcer les liens des équipes TI avec des équipes comparables comme
celles par exemple Françaises. Les activités TI sont considérées comme une pierre angulaire du nouveau groupe.
L’ambition doit être d’avoir une dimension technique qui sera portée au coeur du réacteur, la question est plutôt de
se demander comment la construction se met au service de l’ambition de développement du groupe ? »
« Les questions sont posées, les idées sont là, mais le temps du débat va arriver avec la nouvelle direction. Nous
pensons néanmoins que ces activités ne seront pas malheureuses dans la nouvelle donne. »
MERIDIAM et GIP sont des investisseurs dans les infrastructures, comment appréhendez-vous le métier du
service ? :
« Dire que nous comprenons peu les services est erroné, il y a toujours un ensemble de services attachés aux
infrastructures. Il faut sans arrêt être focalisé sur la qualité des services proposés, nous comprenons la partie service
et sommes parfaitement équipés pour prendre les bonnes décisions sur les synergies entre les infrastructures et les
services qui devront être permanentes. »
SEDIF : La décision d’y aller est-elle prise ? comment ?
« On ne peut pas imaginer que le nouveau SUEZ remette une offre sans que la décision soit prise par le management
et ensuite approuvée par le conseil d’administration du nouveau SUEZ, dans lequel il y aura des représentants
salariés. »
« Ce sujet sera traité dans la gouvernance du nouveau SUEZ. Nous rappelons que le consortium n’a pas encore (à
date) les clés de l’entreprise SUEZ. Le sujet est surtout comment organiser le dialogue entre le management et les actionnaires, comment faire pour croiser les informations suffisamment en amont pour anticiper et prendre les
bonnes décisions. »


Le consortium rappelle qu’il n’a officiellement pas le droit d’intervenir dans les décisions managériales avant le
« closing » de l’opération car ils n’ont pas les clés de l’entreprise encore. En attendant la gestion doit se faire en mode
gestion « bon père de famille »


Calendrier de l’opération :


« Le « closing » est prévu en fin d’année 2021. Cela dépend de plusieurs facteurs : préparation à fin Nov21 pour que
NEW SUEZ ait la capacité d’opérer au 1er décembre 21. Sur le calendrier lié à VEOLIA et consortium, les notifications
anti-trust avancent, c’est complexe. Veolia a notifié la commission Européenne, et une autorisation règlementaire
aux états unis (Public Autorities régulations) est en attente aux USA. Pour des raisons un peu techniques il peut aussi
y avoir des appels de fonds du consortium qui peuvent représenter un décalage de quelques jours sur la date de
« closing », mais on reste sur un objectif en fin d’année. »
L’actionnariat des salariés :
« Nous avons fait un travail d’échange avec les équipes RH de SUEZ notamment. Il y a une double contrainte car 10%
du capital représente beaucoup d’argent pour les salariés. Par ailleurs nous souhaitons avoir un actionnariat qui pèse
dans la gouvernance via une représentation légitime au conseil d’administration du nouveau SUEZ. »
« Nous souhaitons faire des propositions réalistes et supportables pour les salariés, le vrai frein, c’est le financement,
même avec des aides de type actions gratuites. Nous travaillons donc aussi sur des propositions de fond avec effet
levier pour accélérer la capacité des salariés à monter au capital. Pour nous c’est un outil managérial qui mobilise les
salariés autour des intérêts de leur entreprise. »
« Il y aura des administrateurs représentant les salariés au conseil d’administration de la société »


Pouvez-vous dire qui sera le nouveau ou la nouvelle DRH du nouveau groupe ?
« Non, aujourd’hui nous attendons des propositions de Anna Giros et Maximilien Pellegrini »
« L’observatoire de la transition sera un des premiers chantiers de la nouvelle direction RH de SUEZ, il faudra que ce
soit en place sur le premier semestre 2022. »
L’esprit groupe, l’esprit d’équipe :


« La fin du cloisonnement chez SUEZ est très importante, il y a un énorme chantier qui va devoir être conduit pour
décloisonner SUEZ : ex de France versus International, Déchets versus Eau, construction versus services… Le
chantier est énorme et la nouvelle organisation du groupe devra répondre à la volonté du consortium de mettre fin à
des pratiques qui nuisent à l’esprit d’équipe du groupe car les synergies doivent être réelles. Les instances de
représentation devront participer activement à ces réflexions. Cette transition est dans l’intérêt de tous. »

 


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